samedi 14 janvier 2012

Proudly introducing : L'armée des rennes

Il y a quelques semaines, un évènement est venu troubler la quiétude qui règne habituellement dans le monde calme et feutré des bibliothèques. L'objet du délit, le voici :


Cliquez sur l'image pour avoir la version animée, vous allez comprendre toute l'ampleur du choc. Cette carte de voeux, nous la devons à l'ABF, l'association qui nous représente fièrement, nous les bibliothécaires de France. 

Certains ont émis l'hypothèse que tout cela n'allait pas vraiment aider à moderniser l'image de notre profession. Déjà bien amochée par des lunettes et des chignons dont on a du mal à se départir, il est vrai qu'un renne peut paraître franchement inapte à dépoussiérer tout ça (un renne peut paraître inapte à beaucoup de choses, en y réfléchissant).

Mais c'était sans compter sur les twittos de la profession (et ils commencent à être nombreux). Et c'est là que l'inconcevable a été conçu. Une sorte d'engouement pour les cervidés, remisant au placard les lolcats et autres mêmes. Les jeux de mots et images à base de rennes, cerfs et autres caribous ont commencé à fuser. Preuve de notre professionnalisme, un hashtag a vite été adopté pour baliser ces tweets, que vous retrouverez donc sous #PointRenne (on reste organisés quand même, faut pas chier dans la colle).
 
Dessin de @leblogdeglace
Et comme on ne fait pas les choses à moitié, @Marie_Idille a suggéré de regrouper tout ça dans un Tumblr, histoire de, je cite "constituer un fonds iconographique spécialisé en cervidés et de chercher le meilleur outil pour le mettre en valeur". Si c'est pas de la dévotion à son métier ça (ou de la névrose obsessionnelle, j'hésite). Comme la névrose, ça me parle je n'avais pas encore eu l'occasion de tester cet outil, il m'a paru intéressant d'ajouter ce fait d'arme à mes compétences professionnelles. Le résultat, un Tumblr moulé à la louche : L'Armée des rennes. J'ai commencé à y regrouper les points Renne publiés sur Twitter ces dernières semaines, mais c'est un outil collaboratif : vous pouvez m'envoyer vos cervidés directement depuis le site, c'est même encouragé. Photos, textes, vidéos, musique (coucou les discothécaires et vidéothécaires), vous pouvez vous lâcher. Si vous rencontrez un problème pour les contributions, n'hésitez pas à me contacter, je fais aussi SAV (polyvalence tout ça).

Bibliothécaire, un métier qui a de l'avenir, c'est cerf-tain.

dimanche 13 novembre 2011

De l'importance de faire les bons choix (en matière de collants comme de grottes)

Aujourd'hui, dans les BD du dimanche : de l'influence du choix des collants chez les super-héros, et de l'inefficacité de notre instinct primaire, qui nous amène systématiquement à trouver la cachette la plus à même de nous faire tuer en cas de poursuite par un tueur énervé.

Les super-héros, donc. Je vois d'ici les mauvaises langues, arguant mon manque d'objectivité, lié à une monomanie pathologique ayant pour objet l'homme chauve-souris, mais le dernier Batman de Neil Gaiman et Andy Kubert déboite de la douchette. Dans Qu'est-il arrivé au chevalier noir ? on assiste tout bonnement à l'enterrement du justicier de Gotham City. Tous les personnages, amis comme ennemis, vont se retrouver dans une veillée funèbre où chacun va y aller de sa version de la mort du Batman. Voir le Joker et Catwoman s'envoyer des petits-fours à côté du commissaire Gordon est déjà assez traumatisant, mais quand Alfred nous conte l'histoire d'une gigantesque supercherie, remettant en cause le mythe du héros, ça fait tout drôle. Et si les deux histoires qui suivent, centrées sur Poison Ivy et E. Nigma, sont oubliables, Gaiman nous sort sur les dernières pages un coup de génie (mention spéciale à l'illustrateur) qui m'a fait frétiller les endorphines.
En revanche, je n'ai pas encore mis la main sur la série de comics Batman Universe, relatant l'après Bruce Wayne, où un certain Dick Grayson viendrait prendre la relève. Tout du moins jusqu'à ce que Bruce se décide à ramener son derche de l'au-delà. Sceptique, je suis (comment placer une hyperbate dans l'unique but de faire savoir que je connais ce mot).


Et puis, c'est l'arrivée dans le monde du comics d'un super-méchant. Nemesis, de Mark Millar et Steve McNiven, c'est un peu comme si Batman, au lieu de se dire, "Et si j'enfilais des collants noirs et que j'utilisais ma fortune pour aller botter des culs de méchants, ça va me détendre", avait finalement opté pour "Et si j'enfilais des collants blancs et que j'utilisais toute ma fortune pour buter un maximum d'innocents, ça va me détendre". Notons que les collants blancs, c'est pas l'idée la plus brillante. Déjà c'est salissant, et puis j'ai eu des images de danseur étoile devant les yeux pendant toute la lecture. Hormis cette faute de goût, le résultat ressemble à un bon film d'action, où on voit un truc (bâtiment, train, bébé dans son berceau) exploser toutes les deux pages (pas la peine d'allumer les neurones), et une intrigue simple mais assez bien ficelée pour nous laisser morts de faim sur la dernière page.
(Mais on me souffle dans l'oreillette que, à choisir, la précédente collaboration de Millar et McNiven sur Old man Logan mérite beaucoup plus qu'on s'y attarde, je vais aller lire ça avachie par terre dans une grande librairie errer pour trouver une bibliothèque alentour qui l'aura dans ses bacs).


Finissons dans une ambiance bon enfant, avec un manga à base de forêt sombre, cachots, énucléations et autres tortures : Hideout, de Kakizaki Masasumi. Seiichi, jeune écrivain que l'on devine raté et dont le couple ne ressemble plus à rien, décide de partir en vacances avec sa femme, histoire de voir si un peu de super-glu pourrait recoller les morceaux. Sauf que l'on nous dit très vite (dès la quatrième de couverture en fait, merci l'éditeur) que Seiichi a plutôt prévu de se débarrasser de sa femme en même temps que de ses soucis (elle l'a un peu cherché ceci-dit). Après une course poursuite dans une forêt en pleine nuit sous une pluie battante (le dessin est suffisamment réussi pour que j'ai moi-même eu les os glacés et les jambes écorchées), cette gourde se dit que ce serait une trop bonne idée de se réfugier dans une grotte (il faudrait faire une liste des endroits les plus débiles où se cacher en cas d'attaque par un tueur psychopathe). Le problème, c'est que cette grotte est déjà habitée. Points de suspension. Suspens insoutenable.
Ce one-shot est une merveille de suspens et d'horreur bien dosée (un peu la main lourde parfois, ok, ceux qui s'évanouissent devant une tronçonneuse, passez votre chemin). Le dessin est atrocement réaliste, si bien qu'il me faudrait au moins la promesse d'y trouver des réserves inépuisables de Skittles pour que je remette les pieds dans une grotte, et l'évolution psychologique des personnages n'est pas négligée, jusqu'au final, terrifiant, que j'avoue n' avoir pas vu venir (ce qui donne en général "Oh non c'est pas vrai, j'le crois pas ça !"). Les premières planches sont disponibles chez Manga Sanctuary, et vous donneront un bon aperçu du bouquin.

Vous verrez, après ça, vous ne serez que bisounours, paillettes et licornes roses dans les prés.

dimanche 30 octobre 2011

Les marins du dimanche

Après des semaines de révisions de concours où, pendant mes pauses, la seule activité dont j'étais capable était de larver devant des films d'horreur (les zombies sont de très bons compagnons d'infortune) et où ouvrir un livre représentait un effort trop conséquent, je me suis rattrapée en faisant une petite cure de bd. Et la moisson a été plutôt bonne.

Tout d'abord, un gros coup de coeur pour un livre qui m'est tombé dans les mains par hasard, L'amourir, d'Ozanam et Tentacle Eye. L'histoire d'un marin au passé sombre, Wirde, qui débarque dans une ville soumise à un régime autoritaire, où la liberté est un concept assez flou, et où la loi "de fin de vie" oblige les personnes de plus de 75 ans sans revenus à mourir pour ne pas aggraver le déficit national. On suit alors l'histoire d'amour entre Wirde et Lillie, danseuse de cabaret et opposante au parti en place, en parallèle avec l'histoire d'une résistance souterraine à laquelle ils vont prendre part au-delà de ce qu'ils avaient tout deux imaginé.
Dans cet album, je regrette juste la complexité de la narration, où les allers-retours entre passé et présent embrouillent un peu le déroulement de l'histoire. Heureusement, la confrontation amour/jalousie et oppression/résistance arrive à nous garder sur les rails. Mais le vrai coup de maître dans cette bd, ce sont les illustrations. Tentacle Eye, en plus d'un dessin sublime, qui justifie à lui seul la lecture, joue avec les codes de la bande dessinée de telle sorte qu'il sublime complètement le scénario (ça fait un peu pompeux dit comme ça, mais si je disais que le dessin est beau à en faire péter mes bretelles de soutien-gorge, vous ne me prendriez pas au sérieux). J'en profite pour faire passer un petit message : messieurs les illustrateurs, avoir une présence Internet frôlant le néant intersidéral, ça n'est plus possible. Faudra pas vous étonner si les lecteurs finissent par débarquer chez vous, un soir de pleine lune, la bave au lèvres.



De Profundis : l'étrange voyage de Jonathan Melville, de Chanouga, nous conte une autre histoire de marin (c'est pas fait exprès, mais ça tombe bien, comme ça j'ai une belle transition) qui, après un naufrage, est recueilli sur une île par deux femmes étranges, décidées à le garder pour elles, de gré ou de force. On trouve dans ce conte pour grands enfants un brin de sorcellerie, du danger, des créatures marines, une ambiance mi-féérique, mi-inquiétante, et quelques illustrations magnifiques en prime. Les bons contes pour adultes dans la bande dessinée sont suffisamment rares pour que celui-ci mérite un petit détour. Et, wasabi sur la cacahuète, Chanouga possède un blog, lui (message subliminal tout ça). Allez voir, il y a plein de belles choses.



Quelques petites déceptions en revanche, sur des bd que j'attendais de pied ferme (un peu trop peut-être). La dernière collaboration entre les Kerascoët et Fabien Vehlmann, Voyage en Satanie,  ne m'a pas autant chavirée que je l'espèrais, surtout au niveau de l'histoire. Mais ils avaient mis la barre tellement haut avec Jolies Ténèbres que c'est difficile de leur en vouloir. Déçue aussi par Vivre dessous, le dernier ouvrage collectif de Manolosanctis, qui ressemble beaucoup trop à 13m28, leur précédent album collectif, pour se démarquer. D'autant que le travail du scénario (Thomas Cadène, qui parrainait l'ouvrage, ne doit plus avoir beaucoup de cheveux sur la tête, vu le nombre d'auteurs participant) tiens moins bien la route. On retrouve d'ailleurs beaucoup des illustrateurs qui font désormais partie de la team de base de l'éditeur, et qui sont excellents pour la plupart. En parlant de Manolosanctis, pour ceux qui ont loupé l'annonce de la semaine dernière, l'édition papier, c'est terminé... Dommage pour Renaud et Antigone, pour les Phantasmes et le Carnaval, pour Mon cauchemar et pour moi...

mardi 4 octobre 2011

Les non-casées et leur problème de case

Bennett Sisters (Library of Congress)
Que ceux qui ne supportent plus d'entendre un "Madame ou un "Mademoiselle" passent leur chemin. Je préfère prévenir, sinon vous allez m'en vouloir, et moi je vous aime bien alors ça m'embêterait. Je ne vais pas passer des plombes sur la campagne "Mademoiselle, la case en trop", la blogosphère s'est déjà bien assez étripée comme ça. Et d'autres en parlent bien mieux, comme La Bouseuse ou Crêpe Georgette. J'ajouterais seulement qu'au-delà des arguments, déjà douteux, de superficialité de la campagne et de non-priorité vis-à-vis d'autres combats, j'avoue avoir du mal à comprendre la position de celles qui refusent catégoriquement de perdre le "privilège" de se faire appeler mademoiselle, arguant que quand même, ça fait plus jeune hihi (qui a parlé de superficialité déjà ?).

Si je parle de tout ça sur ce blog, c'est parce qu'il se trouve que c'est mon métier qui m'a fait prendre conscience du caractère absurde et surtout intrusif de cette petite case en trop. Parce que figurez-vous que pour s'inscrire dans une bibliothèque, il faut remplir un formulaire. Et donc cocher une case. Sur ce, le bibliothécaire s'empresse de rentrer toutes les informations vous concernant dans l'ordinateur. Souvent, les gens n'y font pas attention et ne cochent aucune case. Mon réflexe était alors de demander au moment de la saisie, lorsqu'il s'agissait d'une femme : "Madame ou Mademoiselle ?". Parce que bon, moi on m'a dit qu'il fallait remplir les cases. En dehors du cadre administratif, j'ai toujours trouvé bizarre que certains lecteurs et lectrices, voulant m'interpeller, se fendent systématiquement d'un "Enfin... Madame ou Mademoiselle ?", parfois avec une pointe de curiosité mal placée, mais souvent gênés d'avoir pu se tromper sur l'appellation. Mais lorsqu'il s'agissait d'une inscription administrative, ça ne me perturbait pas la matière grise.

Jusqu'au jour où cette question a provoqué chez une future-lectrice une mini-crise d'hystérie, à base de "vie privée", "vous regarde pas", "de quoi j'me mêle", "scandale", "pour qui vous vous prenez". Dans le désordre. Sur le coup, je me suis seulement dit qu'elle aurait pu éviter de monter si haut dans les décibels. Et puis mes neurones se sont enclenchés, et je me suis dit qu'elle avait peut-être raison finalement. Qu'est-ce qui me permet, sous couvert d'une inscription administrative, de demander à une femme si, oui ou non, elle est mariée ? Parce que ça revient clairement à poser cette question. Non seulement cette information est inutile, mais son appartenance au domaine du privé amène souvent à un jugement qui n'a pas lieu d'être (clairement, la "Madame" de 20 ans tout comme la "Mademoiselle" de 60 ans font au mieux sourire, au pire attirent les critiques. Et ne parlons pas de celle de 30 ans qui se voit créditée d'un jaugeage de la marchandise au moment où elle précise "Mademoiselle". J'aimerais bien dire que j'exagère, mais en fait non). Je me demande quelle serait la réaction des lecteurs masculins si je commençais à leur demander au moment de l'inscription si ils sont mariés. Je parierais sur quelque chose de cet ordre là : "vie privée", "vous regarde pas", "de quoi j'me mêle", "scandale", "pour qui vous vous prenez". Et ils auraient bien raison.

Depuis cet incident, lorsque les femmes ne cochent aucune case sur leur formulaire, je ne peux pas m'empêcher de penser à un acte de résistance (j'imagine bien ce que je veux) et je me garde bien de leur demander quoi que ce soit. Pour moi, ce sont des "Madame", rien d'autre à ajouter.

mardi 20 septembre 2011

Ménagez un bibliothécaire, collez une affiche.

Dans la série des choses qui nous paraissent tellement évidentes, en tant que bibliothécaire (je parle en toute modestie, la compétence dont je vais vous parler étant notre capacité à ranger des livres par ordre alphabétique, je ne vais pas disserter sur notre savoir-faire (encore que certains collègues... (bref...))) que l'on prend les lecteurs non-initiés pour des demeurés, je tiens à introduire la capacité à suivre l'ordre logique dans lequel les livres sont rangés sur les étagères. A savoir de gauche à droite, et de haut en bas (tout le monde suit ?). Et visiblement, ce n'est pas clair pour tout le monde. Pour vous aider à cerner la source du mal, rien de tel qu'une mise en situation :






Il ne m'était proprement pas venu à l'idée que l'ordre de rangement des livres sur les étagères pouvait être source de problèmes pour les lecteurs. J'ai bien envie de médire sur le caractère  peu dégourdi des usagers, mais c'est au risque de me faire lyncher la prochaine fois que je demanderai où ils se sont amusés à cacher les paquets de café au supermarché (pour info, ils se trouvent à côté du thé). Alors pour éviter ce genre de situation (moins par sollicitude envers les lecteurs que par lassitude à se faire traiter d'analphabète), voilà une petite affiche à diffuser largement (et pas uniquement dans les espaces jeunesse soyons bien clairs) :





dimanche 11 septembre 2011

Et le sot-l'y-laisse dans tout ça ?

C'est la rentrée, et qui dit rentrée, dit bonnes résolutions. Je sais bien qu'à cette période de l'année, on a déjà eu, quelques mois plus tôt, notre lot de bonnes résolutions qui ont tenu juste le temps de trouver un briquet pour allumer sa cigarette. En ce qui me concerne, je ne prends jamais de bonnes résolutions pour le nouvel an (question de lucidité essentiellement), mais en septembre, j'ai toujours un élan d'énergie qui me fait dire des âneries du genre "Cette année, je me lance dans le roller derby" (je pourrais enfin côtoyer des filles qui s'appellent Iron Madone ou Rosa Sparks), ou "Cette année, j'arrête de manger des Skittles", ou encore "Cette année, je tiens mes bonnes résolutions de l'année dernière". Je vais donc commencer soft, en essayant de tenir un peu plus régulièrement la rubrique des bd du dimanche sur ce blog, comme j'avais prévu de le faire l'année dernière


On commence avec Elmer, de Gerry Alanguilan. Autant vous avertir tout de suite, je n'ai absolument aucune critique négative sur ce livre. Pour vous mettre un peu dans l'ambiance, vous visualisez La planète des singes ? Et bien là, c'est à peu près la-même, mais avec des poulets. Donc je sens bien qu'au mot "poulet", j'ai déjà perdu la moitié de ma crédibilité auprès des gens qui liront cet article. Mais il faut savoir dépasser ses préjugés. Les poulets sont des êtres humains comme les autres. Du moins, c'est le cas ici. Après avoir soudainement développé une intelligence, et surtout une conscience, humaines, les gallinacés ont du se battre pour être reconnus comme étant égaux aux humains. Jake, poulet de la deuxième génération, n'ayant donc pas connu les élevages ni les abattoirs (ni les nuggets donc), vit dans un monde où les Nations Unies ont officiellement déclaré les gallinacés comme étant des êtres humains, protégés par les Droits de l'homme. Il n'en reste pas moins les rancœurs transmises du passé, le racisme ordinaire et la méfiance réciproque. Classique quoi. C'est à travers le journal de son père, Elmer, que l'histoire de cette révolution nous est racontée. Ce qui est épatant, c'est que Gerry Alanguilan arrive, par son trait, à humaniser ces poulets de façon tout à fait réaliste. Et si la métaphore du livre est évidente, on n'en reste pas moins scotchés du début à la fin. Vous pourrez trouver les premières planches sur ce forum (je n'ai pas trouvé en français, alors il va falloir faire un petit effort de traduction, mais ça va vous entraîner pour les futures épreuves de concours n'est-ce pas ?).




















Après avoir lu cette bande dessinée, je vous mets au défi de manger du poulet sans avoir une petite pointe de culpabilité (bien que fugace, les aiguillettes de poulet à la moutarde, c'est sacré). La seule question qui restera sans réponse (et je remercie l'auteur de nous épargner ce traumatisme), c'est comment diable les couples mixtes de cette histoire font-ils pour procréer ? Merci de ne pas m'envoyer vos suggestions.



lundi 22 août 2011

Dans l'épisode précédent

Ces dernières semaines, j'ai eu un peu le courage d'un bulot sous Lexomil (vous voir tous partir en vacances m'a épuisé). J'ai donc fait une petite pause de blog. Là comme ça. Mais il faut bien accepter, à un moment donné, le fait que les vacances soient finies (après 2 mois de reprise, pour ma part, ça devient même franchement nécessaire ceci-dit). On va donc reprendre en douceur, avec un petit résumé des liens intéressants qui me sont passés sous la main cet été (une revue de web de la bibliosphère qu'on appelle ça, ça fait plus professionnel).

Les bibliothécaires ont été très en forme cet été : tandis que chez Bibliopathe, on s'est fait de nouveaux amis (il semblerait qu'entre-temps, un drame soit malheureusement survenu dans le monde de Maurice et Colette), Mlle Salt, elle, nous raconte la vie sexuelle de ses pensionnaires, et revisite le mythe du préservatif en bibliothèque (qui n'a pas entendu un jour cette légende urbaine susurrée entre deux étagères à l'heure de la pause café ?). Et pour rester dans la thématique, chez Banned library, on s'est creusé les neurones pour arriver à sortir 7 bonnes raisons d'autoriser le porno en bibliothèque, et ils ont l'air d'avoir mis de l'hardeur au travail (oui bon fallait bien que quelqu'un la fasse celle-là).

Quelques nouveaux blogs qui sortent de l'ordinaire se sont ajoutés dans mon agrégateur : Booketing, qui parle de livres et de design. En bibliothèque on parle de "beaux livres", Booketing est un "beau blog" qui fait plaisir aux mirettes.
Book and Buzz, dans le même esprit, aborde le marketing et la communication littéraire. On y retrouve aussi bien des campagnes d'éditeurs qui valent le détour, que des actions en bibliothèque, comme les fameuses bibliothèques vivantes et plein d'autres choses encore.
Je suis également devenue accro à Vendredi Lecture. Pas tellement au blog en lui-même, mais au concept (adaptation française du Friday Reads). Chaque vendredi, vous partagez sur leur page facebook ou sur twitter (hashtag #vendredilecture) le ou les bouquins qui vous accompagnent en ce moment. Cette petite habitude m'a permis de découvrir que je partageais pas mal de lecture en commun avec d'autres twittos, qui m'ont eux-mêmes bien conseillée en matière de bouquins ces derniers temps (je ne connais que des gens de bon goût c'est merveilleux). Et pour ceux qui ne sont pas convaincus, un tirage au sort parmi les participants permet de gagner les livres mis en jeu. Il se trouve qu'en plus de ça, la demoiselle qui est à l'origine de cette action tient également un blog sur la littérature fichtrement bien foutu : The Buried Talent, avec notamment une revue de web hebdomadaire où l'on trouve toujours quelque chose d'intéressant à se mettre sous la douchette.

Pendant ce temps là, à Toronto, les bibliothèques sont quelques peu bousculées par une mairie qui pense que bon, là vous êtes bien gentils tout ça, mais ça coûte bonbon vos livres et vos employés, on va vous privatiser tout ça et roule Germaine. Tape 1 si tu trouves que Germaine elle nous casse les cacahuètes avec ses bibliothèques, tape 2 si tu veux que Germaine puisse continuer d'aller à la bibliothèque.

En attendant, les Canadiens, je vous signale qu'ils sont au taquet quand il s'agit de communiquer autrement. Au Québec, à la Bibliothèque Sainte-Thérèse, vous êtes plutôt bien accueillis :

(photo trouvée chez Bibliomancienne)

Ceux qui ne sont pas convaincus pourront toujours se rabattre sur les bibliothèques de Corée du Nord. Certes, cela fait peut-être légèrement ressortir le côté obsessionnel et carré (et décrépit) de notre métier :


Rangées de postes stéréos sur les bureaux d'une discothèque, à la Grand People's Study House, Pyongyang, Corée du Nord. AP Photo/David Guttenfelder.

Et pour vous motiver à commencer cette rentrée pleins d'enthousiasme, de patience et d'amour pour les lardons braillards, les parents stressés, les vieux qui sentent la naphtaline et autres hystériques de la fiche retour ("mais vous avez pas mis la daaaateuh, d'habitude-il-y-a-la-date-comment-je-vais-faire-moi-pour-vous-rendre-les-livres hein hein ?" *implosion*), je vous conseille un article qui date mais qui m'a fait faire pipi sur place (enfin sur la chaise du collègue plus précisément) par un bibliothécaire coincé en Enfer (mais qui a réussi à s'échapper et officie désormais au frais).

Je rappelle cependant que toute tentative visant à transformer vos douchettes en arme à feu est strictement interdite.
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